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L'accès à une énergie de cuisson pour tous

Quelle alimentation quand on est mal logé ?

Dès les débuts de l'association, nous avions pressentis une utilité des outils de cuisson économes envers les personnes sans logement ou mal logées.

 

Puis au fil du temps et des projets, le constat d’une surexposition à l’insécurité alimentaire (c'est-à-dire la difficulté d’accès à une alimentation suffisante et nutritive) chez les publics logés en hébergement d'urgence (CHU, CHRS, résidences sociales,...) nous est apparu. Surexposition qui affecte ces familles à des effets physiques et psychosociaux inhérents (obésité, maladies cardiovasculaires, fatigue, anxiété, dépression, décrochage scolaire,...).

 

Pour rappel en Ile de France, 95 000 personnes sont logés en hébergement spécifiques (dont 40 000 à l’hôtel) (1) –.

Sur le territoire de l’EPT Plaine commune, ce sont près de 3 400 personnes (2) qui sont logées en habitat dit « spécifique » (Centre d’hébergement d’urgence, centre d’hébergement et de réinsertion sociale, résidence sociales) et 2 900 personnes logés en foyer de travailleurs migrant. L’ensemble de cette population étant potentiellement touchée par les difficultés d’accès physique à une alimentation de qualité

 

Cette surexposition à l’insécurité alimentaire est liée à trois facteurs :

 

- Pauvreté monétaire : la qualité nutritive du panier d’achats alimentaires est en partie fonction de son coût et donc du pouvoir d’achat des ménages, or le territoire de Seine St Denis est le territoire le plus pauvre de France métropolitaine (le taux de pauvreté en Seine St Denis est de 28,6 % (3) ) et parmi cette population un rapport de Médecins du Monde de 2015 rappelle qu'en moyenne les personnes en hébergement d’urgence dispose de 1,80 euro par personne et par jour pour manger (4).

 

- Difficultés d’accès physique aux équipements de cuisson : Les partenaires (Croix rouge, SAMU social, Banque Alimentaire Paris) des projets Alim’hotel, Distrib'hôtel et PAAHS (Programme d'aide alimentaire en hôtel social à Paris et en Seine St Denis) soulignent la difficulté d'accès physique aux équipements de cuisson pour les personnes hébergées en habitat spécifique (hôtel social, centre d’hébergement d’urgence, centre d'hébergement et de réinsertion sociale, résidence sociale,…) malgré les efforts faits en terme d'équilibre nutritionnel des colis alimentaires distribués. (Cf témoignages de professionnels - Référentiel des projets d’aide alimentaire en Ile de France - Agence des solidarités nouvelles). Cette limite vient ainsi trahir les objectifs poursuivis par toute une chaîne d’acteurs en provoquant, comme les acteurs de l’hébergement d’urgence le constatent, des comportements alimentaires coûteux et peu nutritifs tournés vers la consommation de produits transformés sans besoin de cuisson (sandwich, gâteaux secs,…)

 

- Moindre connaissance des enjeux de santé nutritionnelle : de nombreux rapports dont ceux du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) soulignent le lien entre le niveau de revenu et la nature des pratiques alimentaires. Ainsi les ménages les plus pauvres ont une alimentation moins saine (moins de fruits et légumes, apports moins élevés en nutriments,…) notamment parce qu'« elles font moins les liens entre nutrition et santé ».

 

1 Données issues du « Référentiel des projets d’aide alimentaire en Ile de France » – Agence des solidarités nouvelles

2 Données 2016: Mission « Habitat spécifique » de l’Etablissement public territorial Plaine commune)

3 Observatoire départemental des données sociales de la Seine Saint Denis

4 Données issues du « Référentiel des projets d’aide alimentaire en Ile de France » – Agence des solidarités nouvelles